Les salariés des TPE sont les plus satisfaits de leur qualité de vie au travail

Près d’un salarié de TPE sur deux est très satisfait de sa qualité de vie au travail : 45 % d’entre eux attribuent à la qualité de vie au travail une note entre 8 et 10, contre 33 % dans les grands groupes  de plus de 5 000 salariés. Telle est la conclusion de la 10^e édition du baromètre santé et qualité de vie au travail de Malakoff Médéric. Ils sont même 60 % à estimer se sentir mieux dans leur travail qu’il y a dix ans. Les raisons ? « L’ambiance et la relation entre les collaborateurs, le plaisir et la richesse des échanges » détaille Anne-Sophie Godon, directrice innovation chez Malakoff Médéric. Autre item positif : 73 % se disent confiants dans leur situation professionnelle. « Une confiance fondamentale pour leur permettre de se projeter et de s’adapter au changement » précise l’experte. Par ailleurs, 74 % des salariés se disent confiants vis-à-vis des changements et innovations technologiques qui vont impacter le monde du travail dans les dix prochaines années. « Les salariés ont compris que le changement était nécessaire mais ils aimeraient plus d’accompagnement et d’implication dans cette perspective. » Et 69 % pensent que ces changements seront bénéfiques dans leur travail. Autre bon point, leur santé, qui serait mieux préservée : 74 % des salariés pensent faire ce qu’il faut pour entretenir leur santé, un chiffre en hausse de 6 points par rapport à 2009. 49 % pratiquent une activité physique légère une à cinq fois par semaine, un chiffre en progression de 19 points en dix ans. Même si le sommeil demeure une préoccupation pour un salarié sur deux : 51 % estiment ne pas dormir suffisamment en 2018, une hausse de 5 points en dix ans.

La recherche d’horaires plus souples pour une meilleure qualité de vie au travail

Néanmoins, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle « s’est dégradé » : plus d’un salarié sur trois (35% soit +8 points depuis 2009) éprouve des difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle. Interrogés sur ce qui leur permettrait de mieux les concilier, les salariés répondent en majorité par des horaires de travail plus souples (46 %), une réduction du temps de travail (28 %) et la possibilité de télétravail (24 %). Autre aspect négatif, près de 7 salariés sur 10 jugent leur travail « nerveusement fatigant ». « Les risques physiques régressent au profit des risques psychiques qui restent à un niveau élevé. » Parmi les raisons évoquées : la difficile gestion des priorités (pour 40 % des salariés) et la fragmentation du travail ( 29 % des salariés indiquent être interrompus régulièrement ou avoir un travail haché).

Des salariés plus engagés en TPE

Le manque de reconnaissance et d’autonomie serait également une cause de souffrance pour les salariés. Plus de 4 sur 10 ne se sentent pas reconnus par leur hiérarchie. Seuls 24 % d’entre eux et 19 % des femmes indiquent pouvoir prendre des décisions. « Cette perte d’autonomie pèse sur leur perception d’avoir un travail nerveusement fatigant » juge Anne-Sophie Godon. Effet de causalité ou pas, l’engagement des salariés s’érode : en dix ans, la part des salariés très engagés a nettement diminué, passant de 41 % en 2009 à 29 % en 2018. D’où un effritement du lien à l’entreprise. Les plus petites entreprises quant à elles enregistrent des niveaux d’engagement plus élevés.

*Baromètre Santé et bien-être des salariés 2018, Malakoff Médéric / Sociovision-Ifop menée auprès de 3 500 salariés

Charlotte de Saintignon