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Les ventes et cessions de fonds de commerce marquent le pas en 2023

Après une année 2022 très dynamique, les transactions d’entreprises ont légèrement ralenti en 2023. Dans le top 3 des secteurs les plus dynamiques en termes d’échanges, la restauration, la boulangerie et la coiffure. Zoom sur les principaux résultats du bilan 2023 des ventes et cessions d’entreprises par le cabinet Altares.

Les ventes et cessions de fonds de commerce marquent le pas en 2023
Le nombre de transactions recule légèrement de 2,5 % en 2023, après la très forte hausse de 2022 et au fort ralentissement de 2020 et 2021. © Getty Images

30 920 transactions en 2023. Soit 10,6 milliards d’euros de « montant cumulé des transactions de fonds de commerce en France en 2023 », calcule Thierry Millon, directeur des études Altares. Le nombre de transactions recule légèrement de 2,5 % en 2023, après la très forte hausse de 2022 et au fort ralentissement de 2020 et 2021. En 2022, les échanges de fonds de commerce avaient été très dynamiques (31 700 cessions, + 14 %, soit la plus forte hausse depuis cinq ans). C’est ce que met en avant le cabinet Altares dans son bilan 2023 des ventes et cessions d’entreprises en France.

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« Dans un contexte encore compliqué avec une conjoncture toujours tendue et un accès aux financements encore difficile, les transmissions de fonds de commerce résistent », commente Thierry Millon. Pour lui, la transmission-reprise « reste un facteur de meilleure performance économique et financière », rappelant que le taux de survie à trois ans des entreprises créées par transmission-reprise était à 92 % en 2023. Pour 2024, le directeur des études se montre plutôt optimiste. « Le début d’année confirme l’attrait de ce mode de création, et parfois de croissance externe. Plus de 8 000 fonds de commerce ont changé de mains au cours des trois premiers mois, c’est 2 % de plus qu’il y a un an ».

Dans le détail, la restauration, où se noue une transmission sur quatre, est toujours en tête des échanges en 2023. Tandis que la boulangerie et la coiffure, toujours dans le top 5 des secteurs où s’échangent le plus de fonds, sont en net recul (avec respectivement des baisses de 22 % et 14,1 %). Loin des cinq leaders, les supermarchés, avec 312 cessions, signent la plus forte hausse du nombre de transactions (+ 18,2 %). Ils devancent les concessionnaires automobiles qui comptabilisent 305 opérations (+ 17,3 %).

En termes de perspectives, « Les restaurateurs sont dans le vert, au prix d’un effort sur le montant négocié tandis que la boulangerie reste mal orientée en volume et valorisation. Si cette dernière avait gagné, contrairement aux premiers, son statut d’activité essentielle pendant la crise sanitaire, la situation s’est depuis fortement tendue sous les effets cumulés de la hausse des matières premières, de l’énergie et d’une consommation des ménages en repli », commente Thierry Millon.  

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Les PME-ETI en quête de croissance externe 

92 % des ventes et cessions de fonds concernent des TPE, s’agissant pour l’essentiel de microentreprises de moins de trois salariés. Mais leur nombre (28 440) est en recul de 3 % par rapport à 2022. Seules les PME et ETI se sont montrées plus actives que l’année dernière. Ce sont ainsi un peu plus de 1 500 PME de 10 à 49 salariés qui ont ainsi repris un fonds de commerce, un nombre en hausse de 2,4 % mais toujours très en-deçà des valeurs d’avant covid. Ce sont les PME de plus de 50 salariés qui ont été les plus dynamiques en termes de transactions avec 524 PME qui ont repris un fonds de commerce. C’est 7,8 % de plus qu’en 2022, renouant avec les seuils de 2019. 450 ETI ont également racheté un fonds de commerce, un nombre au plus haut depuis 2017.

Autre enseignement, la hausse record de 13,3 % du prix de vente moyen des transactions. Dépassant 244 307 €, le prix moyen est tiré par le prix de vente moyen des supermarchés qui double en un an et dépasse le million d’euros, ainsi que par les prix de cessions des pharmacies qui tiennent toujours le haut du pavé avec un prix de vente moyen le plus haut à près de 1,3 M€. « C’est bien le prix de vente qui marque ce millésime 2023, battant un niveau record au-delà des 244 000 € », expose Thierry Millon. Les hôtels et le commerce et l’habillement enregistrent également des hausses de leurs prix de cession.  

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Les villes moyennes ont la cote

En termes géographiques, l’Île-de-France, « première région économique du pays », conserve son leadership en matière de transactions, avec 5 213 établissements qui y ont changé de main en 2023, soit une hausse de 1,1 %. Dans le top 5 des régions les plus dynamiques se trouvent également les Hauts-de-France, le Centre Val de Loire (+ 2,3 %), la région Paca et la Corse (+ 9,2 %).

A contrario, les Pays de la Loire (- 10,8 %), la Bourgogne Franche-Comté (- 7,3 %), l’Auvergne Rhônes-Alpes (- 5,5 %) et la Nouvelle-Aquitaine (- 5,5 %) accusent un net recul du nombre de transactions. En termes de prix de cession, la région AURA (+ 30,7 %) et la Corse (+ 29,6 %) tirent la hausse. Même si c’est l’Ile-de-France qui arrive là encore en tête avec un prix moyen de 328 200 €, en augmentation de 16,4 %.

Concernant les tailles de villes, ce sont les villes moyennes (2 000 à 10 000 habitants) qui gagnent en attractivité avec une hausse de 2,2 % des transmissions, tandis que les villages (moins de 2 000 habitants) peinent à séduire. Avec une baisse de 9,4 % des transactions entre 2022 et 2023, ces derniers « accusent un recul fort du nombre d’opérations », note Thierry Millon. Ainsi, « à peine plus d’un village sur 10 a compté au moins une transaction sur son territoire en 2023 » relève Altares. Notons également que les opérations reculent de 4 % dans les grandes villes tandis que les petites villes peinent à stabiliser (- 0,5 %) le nombre d’échanges.

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Charlotte de Saintignon 

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