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[Dossier 3/3] : L’intelligence artificielle se met au service des petites entreprises
Avoir recours à l’intelligence artificielle pour booster la compétitivité de sa société n’est pas réservé aux grandes entreprises. Deux startups innovantes nous le prouvent : Heek et Prevision.io adaptent leurs offres digitales aux TPE.
Les petites sociétés françaises accusent un retard important en matière de transition numérique. Seulement 66 % des PME françaises étaient équipées d’un site internet en 2015 et à peine plus de 10% vendaient leurs produits en ligne selon les chiffres du Conseil National du Numérique. Les chefs d’entreprises ont-ils conscience de ce que le numérique peut leur apporter ? L’intelligence artificielle (IA) se développe à grande vitesse ces dernières années et sera le secteur sur lequel il faudra compter à l’avenir. Des startups visionnaires comme Heek et Prevision.io exploitent les possibilités qu’offrent l’Intelligence artificielle pour les mettre au service des TPE et PME avec comme objectifs de booster leur activité et de simplifier le quotidien des chefs d’entreprises. De quoi convaincre les plus réticents de miser sur le numérique.
Démarrer sur le web avec l’aide d’un petit robot
Heek, startup d’environ quinze salariés, mise sur le chatbot pour aider les entrepreneurs à créer leur site internet. Le concept est simple : une fenêtre de discussion s’ouvre sur l’écran et le robot, doté d’une IA, pose alors des questions claires à l’internaute : quel est son identité ?, quel est nom de son projet ?, pour quel type d’activité souhaite-t-il créer ce site internet ? etc… Toute la création du site internet qu’il soit marchand ou non se déroule ainsi, sous forme de dialogue.
Nicolas Fayon, CEO de Heek, expose les avantages de cette technologie : « Notre chatbot remplace une agence, du brief jusqu’à la livraison en passant par l’animation de la plateforme. Créer un site professionnel ou marchand et le mettre à jour est facile grâce à l’intelligence artificielle. » Le processus est sans inscription, il suffit de sauvegarder et de renseigner son mail pour retrouver sa création. Le fondateur n’oublie pas d’adapter ce service à son public en créant une offre TPE/PME comprise entre 12 et 30 € par mois en moyenne. Un argument de vente pour les dirigeants note Nicolas Fayon qui précise, en comparaison, que « lorsque l’on fait appel à une agence pour créer son site internet, il faut compter 500 € pour une modification mineure. »
Le robot est aussi capable de donner des conseils pour améliorer le trafic du site et booster les ventes. Un créneau sur lequel a aussi misé Prevision.io en développant une plateforme cloud qui prévoit les comportements des clients ou encore l’évolution du marché.
Faire des choix en fonction de prévisions sur le futur
Rien n’est plus simple que de prendre les bonnes décisions pour son entreprise quand l’intelligence artificielle prévoit le futur à partir des données fournies par l’entreprise. C’est ce que propose Prevision.io, startup créée en 2016. « Notre plateforme de machine learning est capable de quantifier les prochaines commandes, d’estimer le nombre de clients qui succomberont à la concurrence ou de prédire la quantité de devis qui se transformeront en ventes » explique Tuncay Isik, co-fondateur de Prévision.io. Pour profiter de ces estimations, les TPE ont accès à une plateforme via un abonnement mensuel compris entre 90 et 200 €. « Les sociétés sont, dans un premier temps, accompagnées par notre équipe mais la plateforme est totalement autonome et fonctionne sans aide humaine » précise Florian Laroumagne, autre co-fondateur de la startup. Cette technologie très utile pour les chefs d’entreprise a toutefois un défaut : le nombre de données numériques collectées pour obtenir des prévisions fiables est assez conséquent. Ainsi, « les entreprises de très petite taille ne possèdent pas, en général, le système de stockage adéquat » concluent les associés.
Les limites de l’intelligence artificielle
Mettre ce service à disposition des TPE est l’ambition de Prevision.io. La plateforme cloud permettrait aux commerçants d’ajuster leurs commandes de produits aux ventes prévues ou encore aux boulangers d’estimer le nombre de croissants à cuire pour le lendemain. Cette économie de main d’œuvre ainsi que l’optimisation de l’activité augmenterait la qualité de travail de nombreux dirigeants. Mais ce but ne sera atteint qu’une fois que la transition numérique des petites entreprises sera effectuée afin de pouvoir collecter suffisamment de données pour les exploiter.
En effet, « plus la plateforme a accès à un grand nombre d’informations, plus elle est intelligente » souligne Florian Laroumagne. Il en est de même pour le chatbot Heek confirme Nicolas Fayon: « Le robot doit être entraîné. Plus il y a d’utilisateurs et de demandes spécifiques, plus le chatbot devient intelligent et sait gérer seul des cas particuliers. C’est ce qu’on appelle le « deep learning » : le robot apprend sans limites. » Une spécificité qui demande toujours plus d’utilisateurs pour que le système exprime tout son potentiel.
Si Tuncay Isik affirme avec certitude que « l’intelligence artificielle sera incontournable les prochaines années », Nicolas Fayon souligne quant à lui le retard de la France en matière d’IA, « beaucoup plus développée en Asie et aux Etats-Unis. » Pour fédérer les acteurs de ce secteur, le gouvernement a lancé, en janvier 2017, «la stratégie nationale en intelligence artificielle». Conscient que l’intelligence artificielle est porteuse de progrès et d’amélioration dans tous domaines, l’État tente de rassurer les Français sur le respect de la vie privée et la protection des données personnelles. Des valeurs morales et éthiques que cette avancée digitale mettrait en danger selon ses détraqueurs.
Et vous, chefs d’entreprises, avez-vous recours à ces services ? Qu’en pensez-vous ?
Retrouver l’article 1/3 du dossier : Intelligence artificielle : les innovations que les TPE devront bientôt adopter
Retrouver l’article 2/3 du dossier : L’intelligence artificielle au sein de l’entreprise : le dirigeant face à la réorganisation de son effectif
Melissa Carles
article de réflexion à conseiller à tous
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