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La moitié des futurs entrepreneurs envisagent d’exercer plusieurs activités
À quoi ressemblent les entrepreneurs en 2018 ? Ils sont toujours plus nombreux mais aussi bien différents de leurs pères. Analyse de ces Français « nouvelle génération » qui ne créent plus comme avant.
2,6 millions de Français ont un projet entrepreneurial qu’ils envisagent de concrétiser d’ici 2 ans. La tranche d’âge 18-24 ans est celle qui témoigne le plus d’intérêt : elle représente 42 % d’entre eux. Et ces nouveaux chefs d’entreprise marquent un tournant dans le profil des dirigeants, selon l’enquête réalisée par OpinionWay pour l’UAE à l’occasion du 25ème Salon des Entrepreneurs à Paris les 7 et 8 février 2018. Plus opportunistes, pluriactifs et à la recherche de la simplicité, ils cassent les codes.
Les slashers aussi entrepreneurs
La moitié des créateurs potentiels sondés par l’étude se disent prêts à exercer une ou plusieurs activités professionnelles en parallèle de leur projet entrepreneurial. 13 % se voient même cumuler deux autres activités ou plus. La motivation de ces slashers est évidente : compléter leurs revenus, leur indépendance ne pouvant entièrement assurer leur train de vie. Un sondage mené par les organisateurs du salon des micro-entreprises en 2015 dénombrait les slashers à 4,5 millions en France. Ils étaient plutôt jeunes et représentaient 22 % des actifs de moins de 3 ans. Une moyenne d’âge qui n’a pas changé : l’étude de 2017 révèle que 15 % des 25-34 ans comptent cumuler plus de 2 activités.
Les chiffres deviennent plus parlants lorsque l’on isole les entrepreneurs uniquement. En 2015, 31 % des slashers exerçaient au moins une activité « entrepreneuriale », soit environ 1,4 million de français. Parmi eux, 10 % étaient freelance, 10 % auto-entrepreneurs, 6 % associés et 5 % chefs d’entreprise. Environ 7 % de ces pluriactifs profitaient de cumuler les activités pour tester des projets entrepreneuriaux, donnant naissance aux « entrepreneurs-slashers », dits « serial-entrepreneurs » qui créent 2 ou 3 entreprises en même temps.
Le numérique moteur de l’entrepreneuriat
Autre point crucial mentionné par l’étude : le numérique a rendu plus accessible le statut d’entrepreneur. Nul besoin aujourd’hui d’être issu d’une famille d’entrepreneurs pour le devenir à son tour. « En 25 ans, l’entrepreneuriat s’est démocratisé et le profil sociologique des entrepreneurs s’est transformé. Le modèle familial de l’artisan, commerçant de père en fils et des grandes familles d’entrepreneurs a évolué vers une génération d’entrepreneurs spontanés. Encouragés par le numérique et la simplification des formalités administratives, parfois poussés par un contexte économique difficile, les Français sont devenus « entreprenants » » décrypte Xavier Kergall, le directeur général du salon des entrepreneurs.
Ces nouveaux entrepreneurs décrits comme plus « spontanés » voient dans le fait de créer leur activité une carrière plus prometteuse que dans le salariat. Et la simplicité des démarches leur donne raison : ils choisissent à 56 % le statut d’auto-entrepreneur, plus simple à créer que les autres formes sociétales et plus souple.
La maîtrise les codes du digital est d’ailleurs une nécessité pour diriger une entreprise selon 70 % des Français. Les entrepreneurs y ont recours pour créer leur projet, gérer leur communication, fournir des factures et autres documents officiels, recruter… une compétence qui doit être commune à tous les entrepreneurs, qu’ils soient en pleine création d’entreprise ou à la tête de leur société depuis des années.
Melissa Carles
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