Plan Juncker : deux milliards d’euros pour les TPE

Faciliter l’accès au crédit des TPE. C’est l’objectif que poursuivent la Banque Populaire, la Fédération Nationale des Socama (1^ère société de caution mutuelle en France) et le Fonds européen d’investissement (FEI) en signant début avril un nouvel accord de contre-garantie de prêts dans le cadre du Plan Juncker.

Un dossier de financement similaire à un emprunt classique

Pour bénéficier d’un prêt contre-garanti par le Fonds européen d’investissement (FEI), l’entrepreneur doit faire la même démarche que pour un emprunt classique : présenter à la Banque Populaire un dossier de financement solide pour que celle-ci puisse étudier sérieusement sa demande.

« Tous les entrepreneurs doivent venir avec des éléments concrets challengés par leur comptable, les chambres consulaires ou tout réseau d’accompagnement des TPE qui peut les aider à identifier les forces et les faiblesses de leur projet et leur apporter des axes d’amélioration. En face à face, l’entrepreneur doit exposer au banquier son projet avec objectivité et transparence », explique Jean-Christophe Sawry, directeur du marché des professionnels de la Banque Populaire. S’il faut compter en moyenne une quinzaine de jours pour obtenir le financement, il faut savoir que « plus le dossier sera détaillé et complet, plus vite la décision sera prise. »

Plan Juncker : des prêts sans caution personnelle

Dans le cas d’un prêt dédié au financement des investissements courants et de développement, « le dossier doit exposer concrètement les dépenses à financer », insiste Jean-Christophe Sawry. C’est ce qu’a fait Patricia Bouché pour obtenir un prêt auprès de BRED Banque Populaire pour financer un kiosque avec terrasse dans la galerie commerciale de Carrefour Grand Evreux. L’entrepreneure, qui a créé en 2013 l’entreprise « Aux Saveurs retrouvées », spécialisée dans la fabrication et la vente de macarons à Buis sur Damville (27), a soigneusement préparé son dossier avec sa comptable. « J’ai fourni un business plan expliquant la croissance de mon activité, budgétisé le coût de fabrication d’un kiosque sur-mesure et réfrigéré de plus de 10 m², évalué le nombre de salariés à embaucher, les coûts supplémentaires engendrés, la production additionnelle estimée et donc le CA supplémentaire généré », explique-t-elle.

La TPE de Patricia Bouché, qui compte aujourd’hui 10 salariés et réalise 380 000 € de CA a obtenu en quelques jours un financement de 100 000 €, composé d’un « Prêt Express Socama sans caution personnelle » à hauteur de 50 000 € garanti par la société de caution mutuelle et contre-garanti par le FEI, et d’un prêt complémentaire « entrée en relation équipement » à hauteur de 50 000 €  garanti lui aussi par la Socama.

Plan Juncker : 200 000 TPE déjà financées

Ce prêt Socama sans caution personnelle permet grâce à la contre-garantie de l’Europe de ne demander aucune caution personnelle à l’entrepreneur dans la limite de 50 000 € de prêt. Le prêt Socama transmission-reprise est de plus dédié au financement de la reprise d’entreprise. Il peut aller jusqu’à 150 000 € avec des cautions personnelles limitées à 25 % du montant initial du prêt.

En janvier dernier, un prêt exclusivement dédié à la transformation numérique a également vu le jour. Il permet de financer jusqu’à 30 000 € de dépenses matérielles ou immatérielles. « Si les dépenses immatérielles sont plus complexes à appréhender, notre rôle est aussi de de faciliter la transition digitale des entreprises et donc de financer des prestations de conseils, le développement de l’activité sur Internet ou encore la modification du parcours client en digital », détaille Jean-Christophe Sawry.

Pour le moment, les programmes de contre-garantie du FEI ont déjà permis à Banque Populaire et aux Socama de financer 200 000 TPE françaises pour un montant de 6 milliards d’euros. « Les deux tiers concernant la création et la transmission d’entreprise », note Jean-Christophe Sawry.

Charlotte de Saintignon