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PME : l'aide à l'embauche s'arrêtera en juillet 2017
Le gouvernement vient d’annoncer que l’aide à l’embauche (4 000 euros en deux ans) pour les entreprises de moins de 250 salariés sera arrêtée six mois plus tôt que prévu, en juillet prochain. Cette mesure ne semble pas contrarier les experts et certains dirigeants de PME : tous préféreraient des mesures qui diminuent le coût du travail. Explications.
« Quatre mois et demi après son annonce par le Président de la République le 18 janvier 2016, le succès d’Embauche PME ne se dément pas », indiquait le compte-rendu du Conseil des ministres le 1er juin 2016. « L’aide Embauche PME a été demandée par plus de 160 000 entreprises, pour 350 000 emplois créés en CDI, CDD ou contrat de professionnalisation d’une durée supérieure ou égal à 6 mois. Chaque jour, ce sont plus de 5 000 demandes d’aide qui sont recueillies… Ce rythme devrait permettre d’atteindre l’objectif de 1 million d’embauches d’ici la fin de l’année », poursuivait ce communiqué. Six mois plus tard, près de 750 000 entreprises y ont eu recours si, l’on en croit le site officiel sur lequel les entreprises peuvent encore faire leur demande. Pour rappel, ce dispositif permet à tout employeur privé (entreprise ou association) de moins de 250 salariés qui embauche un salarié rémunéré jusqu’à 1,3 fois le Smic en CDI ou en CDD de 6 mois et plus de bénéficier d’une prime trimestrielle de 500 euros durant les deux premières années du contrat, soit 4 000 euros au total. Mais le gouvernement a changé de ligne : il a décidé de réduire la durée de l’aide à l’embauche qui se terminera dans six mois, au lieu de décembre 2017 comme prévu. Les économies devraient servir à financer 165 000 formations de chômeurs sur le premier semestre.
« Un effet d’aubaine »
Depuis la mise en œuvre du dispositif et en dépit de bilans laudateurs par le gouvernement, personne n’y a jamais vraiment cru. Résultat : l’annonce de son arrêt ne suscite pas une émotion considérable. « Ce n’est pas un dispositif qui avait un impact majeur pour nos clients, il n’a pas un impact durable sur le coût du travail et ne permet pas de favoriser les embauches », indique Jérôme Suska, juriste en droit social et responsable du service paie du cabinet Exco. L’analyse peut paraître sévère, mais l’expert voit surtout dans l’aide « un effet d’aubaine », par exemple pour une réembauche. Par ailleurs, cette aide n’est pas cumulable avec d’autres dispositifs, ce qui amenuise son impact. Bref, en aucun cas, elle ne favorise l’embauche. « Si un employeur doit recruter, il le fait », conclut-il.
« Une aide anecdotique »
« L’aide à l’embauche est peut-être importante pour les TPE », note Marc Schillaci, fondateur et PDG d’Oxatis, une entreprise qui apporte des solutions en e-commerce. Mais comme Jérôme Suska, il estime que pour son entreprise, « cette aide est anecdotique » et « n’a pas d’impact ». Confronté comme tant d’autres PME au problème de l’embauche, il estime que l’une des solutions serait « un peu de flexibilité », avec « une baisse de charges pour une augmentation de la rentabilité ». Les candidats à l’élection présidentielle auront l’embarras du choix pour proposer d’autres solutions, plus efficaces, à mettre en œuvre dès l’été prochain.
Claire Padych
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