Positive Planet promeut l'entrepreneuriat en banlieue

Six mois après, Elisabeth Oseini salue l’aide qu’elle a reçue de l’association Positive Planet pour démarrer son projet d’entreprise de réalisation de films RMAA productions. « Sans l’aide de Positive Planet, je n’aurais pas pu me lancer. Ils m’ont aidée à faire un business plan avec des prévisions financières solides et à trouver des financements en m’envoyant vers l’Adie qui a financé mon projet à hauteur de 6 000€. » Positive Planet, qui œuvre depuis 2006 pour aider les entrepreneurs à se lancer est implantée au cœur des quartiers prioritaires de Paris, Marseille, Le Havre ou encore Lyon, avec 29 antennes aujourd’hui. Depuis 10 ans, 5 500 entreprises ont été créées grâce au dispositif, dont 1 000 en 2016, essentiellement dans le secteur des services et du commerce. « En tout, nous avons suivi près de 15 000 projets » explique Sylvaine Falque, vice-présidente de Positive Planet – Entreprendre en Banlieue. En termes de pérennité, 76% de ces entreprises sont encore actives trois ans après.

Plus de la moitié des bénéficiaires sont des demandeurs d’emploi

Le public visé est assez vaste et les projets multiples. Concrètement, les 45 salariés accompagnateurs et la quarantaine de bénévoles mentors et coachs experts cernent les projets et répondent à toutes les questions que se posent les porteurs de projet lors de permanences ou d’ateliers, aussi bien en termes d’administratif, de comptabilité, de juridique ou sur des questions liées à la prospection commerciale, au marketing ou au digital. Au sein de chacune des antennes, les apprentis entrepreneurs bénéficient également d’un espace de coworking pour travailler et échanger entre eux pour créer une communauté et parfois faire du business. Au-delà de cet appui technique, les futurs entrepreneurs sont orientés vers les acteurs locaux et sont éventuellement épaulés par des entrepreneurs plus aguerris via un programme de mentorat. Le but, lever les derniers freins à la création et donner plus de chances de réussir : « à partir d’une simple idée, nous aidons ces projets à devenir des entreprises durables et finançables » commente Sylvaine Falque. Selon le degré d’avancement du projet, le diplôme et la maîtrise de la langue française, l’accompagnement dure de deux mois à un an et demi. Aucun critère de sélection ou prérequis n’est nécessaire pour bénéficier du soutien de l’association. Même si à 60%, ce sont des demandeurs d’emploi et 20% des bénéficiaires du RSA qui en profitent ou des habitants des quartiers prioritaires en reconversion professionnelle. Concernant leur âge, la plupart sont jeunes puisque 40% ont moins de 35 ans et seulement 13% plus de 50 ans.

« Devenir soi-même en créant ce qui nous plaît le plus »

Faisant le constat que les banlieues connaissent un taux de chômage deux fois et demi supérieur à celui de la moyenne nationale, l’objectif est d’aider les jeunes et les plus vulnérables issus des quartiers sensibles en créant des emplois. Dotés d’une forte envie d’entreprendre, l’idée est de « les faire sortir de la précarité et de l’exclusion » ajoute Sylvaine Falque. Nous luttons ainsi contre le chômage en les formant et en leur permettant d’accéder à un travail qui les épanouit » justifie Jacques Attali. Or il n’y a pas plus grande réalisation de soi-même que de créer son entreprise » reconnaît le président de l’association. Positive Planet, qui vient d’ouvrir une antenne dans le 18^e arrondissement de Paris, ambitionne d’essaimer son concept dans tout le Nord parisien en ouvrant des antennes dans les 17^e, 19^e et 20^e arrondissements.

Charlotte de Saintignon