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Sécurité et santé au travail : une démarche sur-mesure pour chaque entreprise
Comme la loi l’exige, chaque employeur doit s’assurer de la sécurité et de la santé de ses salariés. Êtes-vous en règle ? Deux professionnels font le point sur les obligations des chefs d’entreprise.
Le 18 septembre dernier, lors d’une matinale organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, les jeunes chefs d’entreprise étaient invités à partager leurs interrogations concernant leur responsabilité sur la santé et la sécurité de leurs salariés. Face à eux, Alicia Guillot, fondatrice d’AGB Solutions, qui accompagne les sociétés dans la prévention de la sécurité au travail et Ali Damir, fondateur de Piste Sécurité, spécialiste de la prévention incendie, répondaient à leurs interrogations.
Un document unique d’évaluation des risques obligatoire
Première règle de base : « L’employeur est garant de la sécurité de ses salariés et doit donc prévenir les risques le mieux possible », introduit Alicia Guillot. « Cela réunit les risques physiques ainsi que psychosociaux », c’est-à-dire qui portent atteinte à l’intégrité physique et à la santé mentale des employés. C’est au chef d’entreprise d’évaluer les risques auxquels sont exposés ses salariés. Pour ce faire, il peut recourir à un prestataire externe comme un consultant ou encore un médecin du travail.
Ces éléments doivent être réunis dans le Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER), accessible à tout salarié de l’entreprise. Pour le rédiger, l’employeur peut s’appuyer sur le tutoriel de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), demander l’aide de sa Chambre de commerce et d’industrie, ou encore se faire accompagner par un prestataire extérieur. À ce titre, la rédaction du document se facture environ une journée de prestation.
Le code du travail exige que le document unique soit mis à jour au moins chaque année. Il doit également être actualisé en cas de modification des conditions de travail des salariés en raison d’un déménagement, lors d’un événement ayant un impact sur la santé et la sécurité du personnel (apparition de maladies professionnelles), ou quand est recueillie une information supplémentaire (évolution de la loi…). Si ces obligations ne sont pas respectées, le dirigeant engage sa responsabilité et risque des sanctions.
Malgré ces exigences, « 30 % des entreprises françaises ne possèdent pas de DUER », selon Ali Damir. Mais pas de panique, « Il existe une certaine tolérance pour les TPE, précise Alicia Guillot. Un rappel passe encore, mais il n’y a pas de seconde chance. »
Un arrêt suite à un accident du travail coûte cher
Que doit payer un employeur lorsque l’un de ses salariés est placé en arrêt maladie entre une semaine et un mois à la suite d’ un accident de travail ? « 25 000 €, répond notre experte. Ce montant regroupe la cotisation AT/MP mais aussi et surtout les coûts indirects qui sont : les frais de remplacement, la formation éventuelle de ce nouveau salarié, une perte de car l’entreprise n’a plus les moyens humains de l’assurer, les dépenses liées à la casse éventuelle de matériel suite à l’accident… Ces frais qui découlent d’un accident du travail sont trois à cinq fois plus importants que les coûts directs. »
70 % des entreprises ayant connu un départ de feu ferment définitivement
Ali Damir donne un autre chiffre alarmant : « À la suite d’un départ d’incendie, 70 % des entreprises ferment définitivement. Ce pourcentage peut paraître énorme, mais il résulte d’une absence de formation des salariés, qui ne maîtrisent pas les départs de feu. » S’assurer que son personnel connaît ces gestes basiques de sécurité constitue donc un moyen de protéger son activité. « La problématique réside à conscientiser le chef d’entreprise sur les risques importants encourus lors qu’il ne possède pas d’extincteurs et ne forme pas ses employés », résume le professionnel.
Par où commencer après toutes ces recommandations ? « Définir ses besoins et ses priorités d’action est la première étape, conclut Alicia Guillot. Il n’existe pas de démarche unique. Chaque entreprise est exposée à des risques différents, le maître mot est donc le sur-mesure. »
Melissa Carles
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