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Le télétravail favorise l'engagement et la responsabilisation des salariés
Le télétravail se généralise en France et concernerait un quart des salariés dans les entreprises de plus de 10 personnes. Pour les salariés comme pour les chefs d’entreprises, il permet à la fois de développer autonomie, responsabilisation et meilleur engagement dans le travail. Regards croisés des salariés et des entreprises du privé sur le télétravail via une enquête Malakoff Médéric.
« Le télétravail n’est plus un épiphénomène, il se généralise dans les entreprises » souligne Anne-Sophie Godon, directrice innovation de Malakoff Médéric. Preuve en est, 25% des salariés des entreprises de plus de 10 personnes télétravaille en France, principalement dans le secteur des services (42%). Mais seuls 6 % de l’ensemble des salariés le pratiquent de manière contractuelle. Dans les plus petites entreprises de 10 à 49 salariés, l’enquête* de Malakoff Médéric (assurance santé et prévoyance), montre que 22% des salariés télétravaillent. Le télétravail se ferait essentiellement de manière partielle, avec une moyenne idéale de 2 jours par semaine. Parmi ceux qui le pratiquent, près de 6 salariés sur 10 en sont très satisfaits. Au nombre des motivations avancées, la majorité (90 %) des télétravailleurs interrogés citent l’autonomie permise par le télétravail. Les dirigeants (82%) se félicitent quant à eux de l’engagement accru des salariés et de leur meilleure responsabilisation dans le travail à 80%.
Changer la culture managériale des entreprises françaises
Ce qui pousse les entreprises à proposer du télétravail ? Ce serait majoritairement un enjeu de politique de qualité de vie au travail : 57% des dirigeants espèrent ainsi favoriser la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle de leurs salariés. Si le travail à distance devrait peu à peu s’imposer de manière naturelle dans les entreprises, c’est « sous réserve de lever certains freins managériaux » relève Anne-Sophie Godon. Pour la directrice innovation, le télétravail représente en effet un véritable défi pour les managers, à la fois en termes organisationnels et de pratiques managériales, « d’autant plus que la taille de l’entreprise est importante. Pour que cela fonctionne, les chefs d’entreprise doivent laisser place à une autre culture », celle de la confiance, de l’autonomie et de la responsabilisation des salariés. D’autre part, nombre de secteurs et d’activité ne se prêtent pas à cette nouvelle forme de travail. Ceux qui ne télétravaillent pas justifient l’incompatibilité avec le métier qu’ils exercent ou leur secteur d’activité (cité par 65 % des salariés non-télétravailleurs et 89 % des dirigeants qui n’ont pas mis en place cette pratique).
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Quatre points de vigilance pour éviter l’isolement et maintenir un collectif de travail
Au-delà des impératifs métiers, la majorité des dirigeants et salariés se rejoignent sur le risque de perte de lien social et d’esprit d’équipe. Les chefs d’entreprise, d’autant plus lorsqu’ils dirigent une petite équipe de moins de 5 personnes, pointent du doigt à 47% les risques d’isolement des salariés, de perte du lien social et de l’esprit d’équipe et à 38% les difficultés de management à distance. Les jeunes entre 18 et 29 ans, pourtant plus nombreux que la moyenne à télétravailler (32% vs 25%), seraient moins séduits par le télétravail, mettant notamment en avant la perte possible de lien social et leur plus grande sensibilité vis-à-vis des risques liés à leur environnement de travail. Si l’enquête ne dit pas ce que les chefs d’entreprise ont mis en place pour éviter ces écueils, Malakoff Médéric, qui a réuni un comité de 20 experts sur le sujet, tente d’y répondre. Les entreprises ont tout intérêt à être vigilantes sur quatre points. En premier lieu, elles doivent limiter la durée du télétravail et se limiter à du télétravail partiel. Le comité d’experts plébiscite également les événements de team building et de convivialité pour rassembler les salariés. Troisièmement, les entreprises doivent accompagner le télétravail dans les entreprises en développant des fonctions supports pour recueillir de manière régulière les avis des salariés et détecter les risques éventuels. Enfin, l’entreprise a tout intérêt à investir dans les nouvelles technologies, et notamment dans des solutions de visio-conférence pour rester en contact avec leurs salariés.
*Enquête Malakoff Médéric réalisée par l’Ifop en novembre 2017 auprès de 1507 salariés d’entreprises de plus de 10 personnes et de 401 dirigeants d’entreprise de plus de 10 personnes
Charlotte de Saintignon
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