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« Il est très handicapant pour une entreprise de refuser le paiement par carte »

Perte de chiffre d’affaires, risque de vol et d’impayés sur les chèques… les désavantages à ne pas accepter la carte bleue sont considérables pour les entreprises. Mais les offres des banques, trop coûteuses, ne permettent pas aux petites sociétés d’y accéder. La startup Smile & Pay propose une alternative.

« Il est très handicapant pour une entreprise de refuser le paiement par carte »

Avec 12,11 milliards de transactions en France en 2016, la carte bleue est le moyen de paiement préféré des Français. Son utilisation a enregistré une hausse de 7,4 % en un an. Et rien ne semble freiner les clients « qui ont de moins en moins de cash sur eux » constate Samuel Manassé. Cet entrepreneur a fondé avec son associé, Marc Le Mouel, Smile & Pay, une startup qui aide les petites sociétés à accéder au paiement par carte bancaire grâce à une offre adaptée. En effet, le chef d’entreprise observe qu’« il est compliqué pour les banques de s’adapter aux petites structures, elles qui sont organisées pour traiter avec des grands comptes. Ce n’est pas avec de petits commerces qu’elles feront leur business. » Ainsi, à cause d’un abonnement trop onéreux, 800 000 petits commerçants et restaurateurs français ne proposent pas encore le paiement par carte bleue.

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Une société numérique

Bien effectuer sa transition digitale est, aujourd’hui, l’une des conditions de la survie d’une entreprise. Et la numérisation de la société entraîne de nombreux changements auxquels les commerçants doivent s’adapter. D’après les données de la fédération bancaire française, 40 % des paiements par carte de moins de 20 € sont réalisés via le mode sans contact. Cette méthode de règlement pourrait même dépasser les 2 milliards d’opérations en 2018, selon les prévisions de l’institution. Il est donc urgent de lever les barrières, avant tout financières, qui empêchent les TPE et indépendants de proposer le paiement par carte.

Acheter son TPE

Smile & Pay a donc fait le pari de proposer une solution adaptée, jugée moins coûteuse et plus simple que celle proposée par les banques.

« Ici, les commerçants ne louent pas de TPE comme c’est le cas avec une banque, mais l’achètent pour 79 €, détaille le cofondateur. Ensuite, nous prélevons 1,2 à 2 % de commission hors taxe sur les encaissements réalisés, en fonction du volume de transactions. C’est plus rentable que le système bancaire où il faut louer un TPE entre 20 et 50 € par mois et se délester d’une commission entre 0,6 et 1,2 % en fonction du nombre de paiements. Sur le long terme, la solution Smile & Pay est au final plus avantageuse. »

« De la startup à la mode au boucher du village »

Seul acteur français proposant une solution alternative aux banques, Smile & Pay compte un peu moins de 10 000 clients aux professions et aux statuts très variés. « Du taxi, à la startup à la mode en passant par le boucher de village, il n’y a pas de profil type et c’est tant mieux ! » s’enthousiasme Samuel Manassé. Tout le processus est digitalisé : de la souscription pour obtenir son terminal sous 48 heures au suivi des paiements via son mobile, tout est fait pour que le dirigeant profite des avantages du numérique. « Fini les tickets de 2 mètres qu’il fallait imprimer pour faire ses comptes à la fermeture ! », plaisante le CEO.

Le chemin reste long pour la startup : aujourd’hui, seulement une entreprise sur 3 est équipée d’un TPE. Samuel Manassé reste optimiste et compte bien « convaincre le plus de clients possible » en créant des partenariats avec d’autres acteurs de l’innovation : les néo-banques.

 

Melissa Carles 

 

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