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Quand commence le harcèlement
Pour prévenir au mieux le harcèlement, mieux vaut le détecter le plus tôt possible. Voici quelques indications pour vous y aider.
Faire la différence entre un salarié stressé, harcelé ou simplement en conflit avec un collègue ou son supérieur hiérarchique n’est pas toujours simple. Pourtant, il faut être attentif aux premiers signes de mal-être d’un salarié afin de stopper net tout fait de harcèlement, qu’il vous soit directement imputable ou qu’il soit le fait d’un membre de votre équipe.
Le harcèlement peut être moral ou sexuel.
Faire subir au salarié des humiliations, le mettre à l’écart, lui exprimer de l’agressivité, lui retirer un certain nombre de prérogatives ou de responsabilités, le sanctionner de manière injustifiée, mettre en cause brutalement son travail : tous ces comportements sont susceptibles de traduire l’existence de faits de harcèlement moral.
En effet, le harcèlement moral se caractérise par des agissements répétés qui entraînent une dégradation des conditions de travail du salarié susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.
Si les agissements doivent être répétés (un acte isolé ne suffit pas sauf s’il y a discrimination), le harcèlement peut très bien se dérouler sur une courte période (deux semaines par exemple). Mais, inversement, des faits très espacés sur une longue période sont aussi susceptibles de constituer des actes de harcèlement moral.
5 exemples de comportements sanctionnés par les juges |
Sanctionner un salarié à répétition alors qu’il n’avait fait jusque là aucun reproche |
Critiquer de manière répétée, en des termes humiliants et en public l’activité du salarié ou le mettre à l’écart |
Faire subir des pressions au salarié pour qu’il accepte la rupture de son contrat |
Dégrader les conditions de travail d’un salarié devenu représentant du personnel, exiger de lui un travail qu’il ne peut pas accomplir dans les délais impartis, lui refuser toute progression salariale, et l’évaluer négativement alors que jusqu’alors son évaluation professionnelle était élogieuse |
Déstabiliser un salarié en réunion, le menaçant de produire des documents attestant de la mauvaise qualité de son travail |
Le harcèlement sexuel se caractérise par des propos ou des comportements à connotation sexuelle répétée qui soit portent atteinte à la dignité du salarié en raison du caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Est également assimilée à des faits de harcèlement sexuel toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.
Attention ! Des faits de harcèlement sexuel peuvent être constitués même en dehors des heures de travail et du lieu de travail : par exemple organiser une rencontre dans une chambre d’hôtel avec un(e) subordonné(e), tenir des propos à caractère sexuel lors de discussions sur messagerie instantanée ou lors de soirées organisées après le travail…
5 exemples de comportements sanctionnés par les juges |
Exercer des pressions sur une collègue de travail en vue de relations sexuelles tout en la menaçant et/ou avoir des propos déplacés à connotation sexuelle |
Envoyer à un collègue des photos érotiques ou indécentes |
Développer à l’égard d’une salariée des tentatives de séduction appuyées : lettres, courriels, propositions, déclarations, invitations, envoi de fleurs que la salariée a toujours refusées |
Abuser de son pouvoir hiérarchique dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles, même si ces agissements ont lieu en dehors du temps et du lieu de travail |
Faire des compliments à une salariée sur sa poitrine et ses jambes, lui poser des questions intimes et se livrer à des attouchements |
Le harcèlement peut se produire indépendamment de tout lien hiérarchique. Ainsi, il peut être constaté :
- entre deux collègues ;
- entre un supérieur hiérarchique et son subordonné.
La victime du harcèlement sera le plus souvent le subordonné, mais le manager peut aussi être harcelé par un membre de son équipe.
Remarque : le harcèlement moral et le harcèlement sexuel peuvent être condamnés civilement mais aussi pénalement.
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