Interview

Alexandre Woog : « l’entrepreneuriat est un marathon qui se court à la vitesse d’un sprint »

E-loue est le leader français de la location d’objets sur internet. Lancée en 2009, la plateforme comptabilise aujourd’hui 2,5 millions d’inscrits, 500 000 annonces et 20 employés répartis entre la France, les DOM-TOM, le Danemark, la Russie et Israël. Son fondateur, Alexandre Woog, dévoile comment le site a percé dans le secteur du e-commerce.

Alexandre Woog : « l’entrepreneuriat est un marathon qui se court à la vitesse d’un sprint »

Comment avez-vous réussi à rentabiliser rapidement E-loue ?

Lorsque nous avons lancé E-loue en 2009, la notion d’«économie collaborative» n’existait pas. Nous avions très peu de moyens et la plateforme était uniquement réservée aux particuliers. Mais toute start-up doit savoir s’adapter au marché. On a donc décidé de faire entrer des professionnels de location que ce soit des petits commerçants spécialisés dans la location ou grands groupes tels que la Fnac ou Carrefour. Cela nous a permis de consolider notre modèle économique qui repose sur deux fonctions : nous prenons une commission de 20% sur les transactions effectuées et les professionnels achètent des espaces pour se rendre visibles sur le site.

Aviez-vous à vos débuts un modèle d’entreprise dont vous vous êtes inspiré ?

Je me suis inspiré de Price Minister, qui était déjà bien connu en France et occupait une place importante dans le commerce de particulier à particulier. Bien sûr, le marché de l’achat-vente n’est pas le même que celui de la location mais la stratégie de Price Minister pour rassurer les consommateurs, en associant systématiquement des contrats et des assurances à toute transaction, était bien pensée. Il n’existait alors aucune assurance pour un contrat de location à nos débuts, nous avons donc contacté un professionnel pour l’acquérir et ce fut le début de notre aventure.

 Avez-vous eu tout de suite l’ambition de vous étendre en dehors du marché français ?

Au départ nous n’avions pas de vision internationale. Ce sont plutôt les opportunités qui ont fait que nous nous sommes installés dans d’autres pays. E-loue est un modèle grand public donc naturellement assez médiatisé. Je tiens des conférences dans de nombreux salons comme le salon SME (salon de la micro-entreprise) où je suis intervenu l’année dernière, ce qui permet d’agrandir petit à petit la réputation du site.

Comment percer dans le marché du e-commerce ?

Les mises à jour quotidiennes sur le site demandent de gros besoins en termes de technique mais pas seulement. La communication, le marketing et le commercial sont aussi essentiels pour amener plus de clients. Dans tous les secteurs qui touchent à l’innovation, il est difficile de trouver des modèles économiques pérennes. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de consolidation dans le secteur de l’économie collaborative. Racheter des concurrents permet d’augmenter le trafic. L’acquisition de concurrents positionnés sur des marchés spécifiques comme Mamanlou.com, par exemple, spécialisé dans la location des objets de puériculture nous permet de toucher d’autres publics. Nous avons d’ailleurs pour ambition de continuer de rassembler les loueurs professionnels en France et dans d’autres pays comme l’Allemagne, l’Angleterre et bien d’autres.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans le secteur de l’économie collaborative ?

Je suis entrepreneur mais aussi sportif de haut niveau dans l’équipe nationale d’escrime israélienne. Il y a beaucoup de similitudes entre ces deux activités. Un travail de tous les instants est important mais surtout il faut essayer de lever la tête du guidon. L’entrepreneuriat est un marathon qui se court à la vitesse d’un sprint. Beaucoup de sociétés s’essoufflent rapidement car elles n’ont pas de modèle économique viable. Il faut donc être ambitieux et bien gérer son cash car c’est le carburant de son entreprise.

 

Propos recueillis par Melissa Carles

 

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