Interview
Aurianne Muller, Directrice générale de Orbe
Il y a tout juste deux années, à 32 ans, Aurianne Muller a franchi le pas de la création d’entreprise et monté Orbe, une agence de communication B to B spécialisée dans les médias et les grands comptes. Zoom sur une petite entreprise qui monte…
Pourquoi avoir appelé votre agence de communication « Orbe » ?
Aurianne Muller : Positionnée sur le marché du business to business, notre agence travaille beaucoup sur les cercles d’influence. Nous avions pensé à l’image d’un caillou lancé dans l’eau et qui iradie des cercles. Mais, comme tout existe dans notre domaine, il a fallu se montrer créatif. Orbe, c’est un terme d’astronomie évoquant la surface circonscrite par l’orbite d’un astre ou d’une planète.
Vous intervenez sur un marché a priori encombré. Comment avez-vous fait votre trou ?
J’ai eu la chance d’avoir un carnet d’adresses. En fait, lorsque j’ai décidé de créer ma boîte, j’ai quitté un poste de direction chez Leo Burnett, réseau mondial d’agences de publicité. Je travaillais déjà sur la communication B to B du groupe. Des personnes que je connaissais bien ont donné mon nom et très vite j’ai acquis une légitimité dans l’univers des médias. C’est ainsi que l’on a pu obtenir des budgets comme celui du groupe Marie-Claire, de Télérama ou encore du masculin FHM. Et que nous avons pu nous diversifier dans la banque, l’immobilier, l’optique…
Quelle a été, selon vous, votre valeur ajoutée par rapport aux agences très installées ?
Notre force, c’est d’être très réactifs. C’est possible parce que nous sommes arrivés jusqu’ici à gérer notre croissance. Il y a plein de petites agences sur le marché qui démarrent trop fort… Chez Orbe, on préfère freiner notre croissance et assurer notre suivi clientèle. Du coup, nos clients n’ont pas l’impression d’être les 15e dans le planning.
Notre deuxième atout, c’est que nous aimons être opérationnels. Avec Aude Sabatier, mon associée, nous n’hésitons pas à être en première ligne sur tout ce qui est tratégique. Nos clients n’ont donc pas systématiquement affaire à un junior ou à un stagiaire comme ça peut être le cas parfois. Par ailleurs, on ne fait pas que rentrer des clients : dans notre métier, il faut savoir jouer sur le long terme.
Enfin, la crise financière qui se joue aujourd’hui incite les grands comptes à aller dans les petites agences : ils n’ont pas les moyens en ce moment de mettre tous leurs œufs dans le panier des grandes agences.
Depuis la création de votre activité, vous êtes installés dans une pépinière d’entreprises, à Gennevilliers, en banlieue parisienne. Est-ce un atout ou un handicap quand on intervient sur un créneau haut de gamme ?
Quand on a fait le tour au départ de tout ce qui se louait, on a vu beaucoup d’avantages à s’installer dans la pépinière de Gennevilliers. Situé dans le port autonome de Paris, le bâtiment a un vrai look, atypique, même si, c’est vrai, il n’a rien de « sexy ». Cela nous a permis de croître avec une certaine sécurité : en termes d’espaces, nous sommes ainsi passés d’un bureau de 9 mètres carrés, à 20, puis à 60 et enfin 70. Et je me disais que si demain, tout s’écroulait, on pourrait reprendre nos anciens 9 mètres carrés. J’aime bien cette idée. L’autre avantage, c’est que l’on ne ressent pas l’isolement : avec les autres entrepreneurs on peut papoter de temps en temps, échanger, même si l’on a pour point commun de travailler comme des fous !
Et maintenant ?
Aujourd’hui, on envisage effectivement de déménager. On souhaiterait s’installer de préférence à Courbevoie ou à Levallois avant la fin de l’année, mais on veut le faire bien. Je ne suis pas une financière à la base et, du coup, j’ai une gestion très prudente. Même si l’allumage est bon jusqu’ici, il faut qu’on gère la croissance correctement pour ne pas subir le retour de manivelle…
Propos recueillis par Nelly Lambert
Rédaction de NetPME
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