Interview
Camille Brodhag, directeur de Fondelia, fonds de micro-investissement pour les TPE
Naissance en France de Fondelia, un fonds de micro-investissement. Camille Brodhag, son directeur, détaille ce concept qui entend soutenir 500 TPE à l'horizon 2013.
Pourquoi avoir lancé un fonds dédié au micro-capital investissement ?
Notre constat, c’est qu’il y a en France 2,9 millions d’entreprises de moins de dix personnes dont le développement est entravé par un accès difficile au crédit bancaire et par le fait que le capital-investissement classique ne traite pas les micro-demandes de fonds. Pourtant, de très petites sommes permettraient à ces TPE de soutenir leur croissance en recrutant un commercial, ouvrant une boutique en ligne ou en offrant un effet de levier débloquant un crédit bancaire. Nous venons combler un manque de la chaîne du financement, aussi bien en phase de création que de reprise ou de développement.
Quels seront le montant et la durée des investissements ?
Le montant moyen investi devrait être de 20.000 euros pour une prise de participation de 10 à 49 % du capital. La durée d’investissement est de cinq ans : au bout de cette période, l’entrepreneur rachète les titres que nous détenons à un prix déterminé lors de l’investissement.
Combien d’opérations allez-vous signer ?
Sur la première année, nous comptons boucler une centaine de participations avant de monter en puissance. L’objectif est de réaliser 500 opérations par an à l’horizon 2013.
Comment arriver à écrémer le volume de dossiers liés à cet objectif ?
Nous avons choisi de raccourcir les processus. Pour nous solliciter, il faut consacrer une trentaine de minutes au dépôt d’un dossier de candidature automatisé sur notre site web. Celui-ci est qualifié en fonction d’éléments simples: trésorerie, CA réalisé et visé, endettement, etc. Ensuite, le dossier passe devant un comité de sélection qui décide ensuite de l’investissement.
La qualité humaine d’un entrepreneur est un facteur clef dans une décision d’investissement. Votre système ne semble pas prendre en compte cette dimension…
Pour couvrir cet aspect, nous mettons actuellement en place des partenariats de proximité avec des CCI, des acteurs bancaires ou des syndicats patronaux, comme la CGPME. Ils nous permettront de bien cibler nos investissements.
Votre fonds couvre-t-il tous les secteurs d’activité ?
Nous n’avons pas pour vocation de financer des activités impliquant des technologies trop élaborées : comment juger le potentiel d’une entreprise biotech sur la base d’un questionnaire ? Autrement, à l’exception de l’immobilier, nous interviendrons sur tous types de secteurs.
D’où viennent les fonds apportés par Fondelia ?
Ils sont apportés à 100 % par notre maison mère, Sopromec Participations, une structure de capital-investissement. Elle affiche 600 investissements dans des entreprises françaises, dont L’Occitane ou Dupont d’Isigny.
Propos recueillis par Sébastien Payonne
Le Journal des Entreprises
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